Au rythme de l'eau


Consolider une urbanité agricole marginale face aux risques de pollution de l’eau                    à Saint Louis du Sénégal                                                                                                                              Projet de Fin d'Etudes 2018, ENSA Paris la Villette, en binôme avec Benjamin Mellor                                      Master 2, Eric Lacombe : construire l’urbanité dans des zones exposées à des risques naturels


L'approche de ce master consiste à se questionner sur l’impact et la temporalité du risque naturel (eau, terre, vent, feu : inondation, éboulement, typhon, volcan…) et comment le milieu habité cohabite avec. Cet analyse du territoire offre de la matière pour dessiner des solutions ingénieuses et une architecture résiliente, intégrant urbanisme et paysagisme au projet, afin d'apprendre à vivre avec le risque naturel.

Ayant découvert le Sénégal pendant un stage chantier en 2015, j'ai choisi d’étudier un territoire de ce pays : une marginalité agricole fascinante à la périphérie de Saint Louis.

Analyse : SAINT LOUIS, un estuaire en déséquilibre, sujet aux inondations 

Située au nord-ouest du Sénégal, au croisement du désert du Sahara et de la savane Subsaharienne, la ville de Saint Louis s’est bâtie dans un grand estuaire à la rencontre de l’océan Atlantique et du fleuve Sénégal. La construction de nombreux barrages, afin d’augmenter la surface de terres irriguées agricoles, a déséquilibré tous les écosystèmes de l’estuaire et les échanges d’eau douce et d’eau salé, provoquant la prolifération du Typha, roseau contaminant les réserves d'eau douce .

Saint-Louis est devenue avec l’urbanisation accélérée un véritable archipel d’îles urbanisées, toujours plus en quête de terres.

BANGO - KHOR, 2 quartiers agricoles entre mangrove et marigot

Les quartiers péri-urbains et maraîchers de Bango et Khor se sont construis le long d’un ancien canal, permettant de les alimenter en eau douce et donc de cultiver de véritables jardins maraîchers et arboricoles verdoyants, dans un environnement pourtant désertique. Afin de cultiver la terre salée et argileuse, les maraîchers ont patiemment remblayé leur parcelles avec des déchets plastiques et du compost, créant des îles faisant front aux terres inondables de l'estuaire. 

Les risques naturels de ses territoires sont donc liés à l’eau : inondation, remontée saline et surtout pollution de l’eau. Ces quartiers sont marginalisés et menacés par la densification de la ville. Comment les consolider ?  



L'unique route et le canal, assurent le rôle de digues protectrices face aux inondations annuelles des marigots.

Projet : UNE FABRIQUE DE MATERIAUX - Typha, Briques de terre et Plastiques Recyclés

1. Consolidation des infrastructures : stabiliser les berges du marigot, restauration du canal et modification de la route.

2. Création d’une fabrique de matériaux pour une économie dépolluante : collecte du plastique et dépollution de la réserve par l’économie du typha. La fabrique devient un espace de production communautaire située à la rencontre de la route et du canal. La ville rencontre l'agriculture autour d'un espace public et d'un marché présentant les produits agricoles et l'artisanats. Développement de l’économie des quartiers et légitimation auprès de la ville.

Construire avec les ressources locales : briques terre-typha, matériaux en essor dans la région.

Développement des filières de construction et artisanat écologiques.


GESTION DE L'EAU : au rythme de l'eau

- 2 temporalités, saison sèche - saison des pluies 

- Bâtiments avec systèmes de récupération d’eau de pluie, irrigation gravitaire et phytoépuration pour traiter les eaux usées, la stocker pour la saison sèche et l'utiliser pour l'agriculture